jeudi 2 décembre 2010

La cardamome


Article auto-sponsorisé
                           Crédit photo Elodie Timmermans , La boutique.

Ça va faire maintenant presque 2 ans que j'ai eu la chance de créer le job de mes rêves. Une boutique modeste et chaleureuse au cœur d'une ville que j'adore et qui m'a adopté il y a de cela 12 ans.
Vous en avez peut-être entendu parlé d'une manière ou d'une autre et vous avez peut-être même déjà franchi la porte de mon antre. Ouvrir un commerce en pleine crise est un défi un peu fou. Mais mon amour des belles choses et , avouons le aussi, mon courage, est sans limites. Je fais partie des gens qui pensent sincèrement que tout est possible. Pire, je suis même intensément persuadée qu'il est impératif de poursuivre ses rêves et les mener à bien. Que nous reste-t-il sinon ? J'ai lu il y a quelques jours un article de la chic fille qui racontait les espoirs déchus d'un certain Billy. J'avais les larmes aux yeux et je sais pourquoi, je me suis déjà souvent retrouvé à la croisée des chemins. J'ai déjà pleuré dans un avion qui me ramenait vers la Belgique en 2004 après une année passée seule à l'autre bout du monde. Sac à dos et tabac à rouler comme seul compagnon de route, j'ai traversé l'Inde et les pays limitrophes avec pour seule limite; le temps. Un an. C'est tout ce que j'avais devant moi pour en voir/vivre un maximum.

         Moi, dans un Rickshaw, à Calcutta.

Lac Palace, Udaïpur et mes pieds, bateau pour " LLJ " Andaman Island (Photos avec reflex et scannées)
 
Traverser les brumes des crémations de Varanasi dans un rickshaw sous un plaid, me plonger dans le Gange et expier mes péchés, tomber amoureuse d'un étranger et apprendre quelques mots d'Hébreux au passage, planter des arbres à Auroville, emménager sur une île presque déserte d'Andaman avec 40 hippies, méditer en silence pendant 10 jours puis méditer tout court et laisser les moustiques de l'aube moite me dévorer, jeûner, fabriquer des dream's catcheurs, parler Hindi, rencontrer des gitans et regarder danser leur reine, démêler des rastas non désirées, en sortir des poux, boire du chaï par litre, plonger et rencontrer un requin, dormir dans le désert, chevaucher un cheval fou dans ce même désert, goûter l'opium, re-faire un shampoing anti-poux, manger dans la rue, me faire voler mon sac, prendre des trains pendant 3 ou 4 jours, attendre des trains pendant 10 heures, faire une feuillée en pleine jungle, dormir à la belle étoile, déambuler à Koasan road pendant la mousson, sentir la solitude et la liberté se battre en duel, peindre sur un toit à Bangkok et surtout, surtout, écrire. Remplir frénétiquement 5 cahiers de pensées et dessins. Puis rentrer, faire un dernier shampoing anti-poux et repartir sur d'autres projets.

 Rainbow Gathering family, Andaman. Les gats de Bénares. 
"I left my family, i quit my job,
now I'm living in the coconut tree.
Good,good to feel free,
singing with the birds and swimming in the sea"

J'en ai versé des larmes en pensant que ma liberté et les rêves qui en résultaient n'avait pas leur place dans notre société.
Les seules choses capables de me rendre tout aussi vivante que le souvenir de cette année se comptent sur une seule main :
L'Homme, notre fils, et ma boutique. 

Soo, ma fidèle amie (qui en a séché des larmes) et moi même, en été.

La cardamome, c'est l'espace où je peux m'exprimer par le biais des artistes présents et des effluves de thé. J'ai renoncé à la peinture pour elle, j'ai accepté d'être pauvre pour elle, j'ai souvent fais des sacrifices pour elle, je me lève tôt pour elle, me couche tard pour elle et jamais je n'ai pensé être sur le mauvais chemin. Jamais.

Dans cette boutique qui a prit place dans un ancien hôtel de passe lorsque mon fils apprenait à se tenir assis, vous trouverez un million de coup de cœur. Des créations qui ont une âme et qui vous feront rêver, des designers locaux mais pas que. Si je dis designers, je ne parle pas d'artisans. Je parle d'artistes qui, tout comme moi, ont fait des sacrifices pour leur art, ont accepté d'être pauvre pour lui, ont renoncé à beaucoup pour créer et ne pourraient pas vivre heureux sans cet art.
Vous pouvez tâter les soies de Céline Pinckers, vous glisser dans des velours d'Helen Bird, vibrer en portant les turquoises amérindiennes de Rachel Flausch et ressentir les énergies glanées durant son dernier voyage. Mais vous pourrez aussi soutenir le travail New-yorkais de Tilly Bloom en vous offrant un collier de sa ligne de bijoux créé pour financer ses folles installations. Il sera possible aussi, deux fois par an, d'enfiler un sautoir léger de Ana Hagopian, la poétesse de papier. Et, bien évidement, voyager en Asie via les œuvres d'Eva Baum, l'anversoise et moi avons parcouru les mêmes chemins en Inde et j'avoue me sentir sur la même longueur d'onde, ça s'explique pas, ça se vit. Dans ma boutique vous pouvez acheter aussi du Monsieur Bul et plein d'autres artistes en vogue. Parce que je ne fais pas que rêver à ce qui m'est arrivé, mais je continue de me nourrir chaque jour avec ce qui est beau,  ce qui est ailleurs, différents et riche. Curieuse et heureuse de sentir l'acharnement créatif des artistes qui nous entourent.




Pour en savoir plus et pousser la porte, ne serait-ce que dans le but de boire un thé
(de ma propre sélection) et en ma compagnie, c'est ici :

Anthracite + Cardamome. Rue des Célestines 15, dans le carré, à Liège 4000. 
Je vous laisse sur une vidéo de Kabi khushi kabhi gham (parfois tu ris, parfois tu pleure) Parce que, Ganesh sait, qu'elle me plonge dans des souvenirs aussi chaleureux que lointains.


1 commentaire:

Castor ou Pollux a dit…

Haaaan Sharuk Khan,
en Inde, si tu danse pas t'es pas un homme!
La classe totale!